Développé avec Berta.me

    Photographe & Musicien
  1. Un matin en Centrale...

    Éyoka, 2009-2022

    Éyoka, 2009-2022

  2.         La joie obstinée

         Je regarde un oiseau noir sur le mur lézardé
         le toit rouge de la maison enfouie entre les arbres
         puis le stupide mirador, et le ciel enflammé

         je pense à toi, à tes mains qui sentent le bois coupé
         me guident là où le futur commence à exister
         et pour une éternité provisoire, m’exilent de mon exil

         Je sais, ce n’est que des mots lointains de magicienne
         un mirage fugitif, l’hologramme flou d’une étreinte
         Le futur à peine esquissé est déjà prétérit

         il s’en va tel un rêve qui ne laisse que quelques images
         un fond de thé dans un verre, une morceau de Bon Iver
         mes doigts incrédules, à peine le souvenir d’une tendresse

         Pourtant la joie s’acharne, elle déploie ses filets
         avant de partir avec la nuit et rester derrière
         à l’intempérie, gisante, reportée, fabuleuse

         Vive cette joie obstinée qui me traverse et m’irrigue
         et refuse de pleurer parce qu’elle n’a pas des yeux
         de paupières ni de larmes, parce qu’elle n’est qu’une brume chaude

    .

  3. C’était un matin ordinaire en Centrale, ils n’étaient que deux à s’être levé tôt, on a pu travailler au calme et se concentrer un peu plus que quand ils sont dix à brailler dans tous les sens. J’aime bien ces moments un peu plus intimes.
    Un gars est venu filmer pour le canal interne, et j’ai reçu par hasard ce petit film qui m’a ému ; je n’avais aucune conscience de ma façon d’être et de faire…
    La musique et les paroles ont été composées le matin même, l’auteur-chanteur savait ce qu’il voulait mais avait encore du mal à se placer et à se faire confiance alors que sa voix et son texte sont magnifiques.
    En fin de journée, d’un coup il m’a sollicité pour faire une prise, et il s’est envolé. (ce n’est pas la version du film, elle est dans les enregistrements)
    Après, on est resté bien silencieux quelques minutes, on n’osait même pas se regarder pour laisser la magie planer…
    Les murs pulvérisés ont eu du mal à réapparaitre !


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