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Je m’appelle Lucide, je pense comme une montagne
La viande est carnivore
La poésie est morte
Une grimace définitive
Une dérive instinctive
Un génocide ordinaire
Violence burlesque, forfait mécanique
Je m’appelle Lucide, promise à la clémence
Candidate au suicide, inapte à l’indulgenceJe ne veux pas croire, je ne veux pas savoir
Je ne veux pas avoir raison
J’ai des doutes mal refermés
Des cicatrices un peu bavardes
J’ai des aphtes plein le cerveau
Je comprends les odeurs mais je comprends pas les mots
J’ai tort et j’aime ça, je pense comme une montagne
Je trouve ça drôle d’être seule, au cul les mascarades
Au cul les grandes idées, au cul la sensualité
Je ne veux pas être rassurée
Je fais partie du grand malentendu
Je suis partie du grand malentenduuuuuuuuJe veux sentir le vent
Je parle avec la nuit
De tout, de rien, du Tout
Du Rien
J’ai l’esprit infrarouge, je suis ultraviolette
Je suis double, triple, en miettes
Un ramassis de fragments et de traces
Je traîne la honte de ma race
Une basse coure basse coure basse
Je danse avec mon ombre
La vie est un théâtre d’ombresLa force du courant, Un éclair voyant
Je danse avec mon ombre, La vie est un théâtre d’ombresJe suis au bord
Des autres
Au centre de mes limites
L’innocence est un mythe
Je suis une ambiguïté
Je suis une contradiction
Je suis ennui, peine et désir
Je suis l’enfant d’une saillie sans plaisir
L’amour c’est, l’amour c’est l’amour
Faut être taré pour vivre, faut être taré pour vivreJe m’appelle Lucide, promise à la clémence
Candidate au suicide, inapte à l’indulgence
Je m’appelle Lucide, je pense comme une montagne
Je m’appelle Montagne, je pense comme la pluie
Je suis lucide, je suis le vide
Je suis étoile pluie et volupté
Mes yeux sont silencieux
Je regarde un Ange droit dans les yeuxTu es le chant de mes ancêtres
Tu es le rire des générations futures
Tu es l’éveil, sourire, action et légèreté
Tu es le plein le creux, l’obscur et la clarté
Tu es liquide, esprit, lèvres et poils
Tu es la croix et le centre de la croix
Tu es le 5ème sens, tu es la quintessence
Tu es le Vide, tu es l’AscensionJe m’appelle Lucide, je pense comme une montagne