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La rumeur du bruit
Inspiré par " Le Bruit et la Fureur " de William Faulkner (1929)Papa, 7 Avril 1928 :
Il y avait du monde et des humains et des lumières
Il y avait même des oiseaux qui croyaient qu’il faisait jour
Je connaissais le nom de personne
Le chien passait d’un monde à l’autre, le nez dans ses pensées.C’était une soirée avec des masques et des rires et des bouteilles
Et plus j’étais près, la lune suivait les ombres de la grille
Papa est sorti des gens mais ce n’était pas papa
J’ai fermé mon manteau et papa a fermé la porte et le couvercle derrière moi.J’ai traîné la caisse avec des coups à l’intérieur de mes oreilles
Le sol se dérobait et le fossé débordait d’os et d’orties
Il a bondi du vide quand la lune a dépassé la grille
Dans la caisse il y avait du liquide, des ongles fatigués et une étoile flottante.Je pouvais entendre le Noir et puis le Noir est parti et papa me regardait
Heureusement, il avait mis une couverture et la lune l’a laissé rêver
Il sentait comme les arbres et la nuit est devenue verte
J’ai respiré vite et fort pour avoir les jambes molles.Les Ombres, 2 Juin 1910 :
Je vois le temps posé là comme un colosse de la genèse
Je vois mes Os, l’eau et le vent, le fond, et même la peau du ciel
Il y a des fourmis de toutes les couleurs, et aussi des mouches
Mon ombre aussi est une femme ; le soir elle grandit avant de mourir.J’ai continué mes déroutes au milieu des reflets
Mon ombre s’est mise à l’eau, mais elle savait pas nager
Ma sœur aussi est une femme ; elle est partie avec un livre et un oiseau
Mes bras étaient seuls et j’ai mis mon ombre au frais, à l’ombre du mur.J’aurais voulu rejoindre le monde
Je voudrais faire un pas mais toutes les directions sont fausses
Il y avait encore une ombre accrochée à mes pieds, mais ce n’était pas la mienne
Elle était sèche et pied nu, alors je suis allé vers l’Est pour voir si elle suivaitAvant les autres étaient, maintenant je ne suis plus
Le monde déambule comme les prises d’une crue boueuse
Je verrais les ombres souper, et se marcher sur le ventre.
Il y a des gens trop innocent pour se protéger d’eux même.Confession, 6 Avril 1928 :
Si elle a ça dans le sang, à quoi ça lui sert de précéder une cervelle ?
La conscience d’un petit chien malade qu’il faut dorloter…
Et la votre, elle a besoin de rentrer manger chez elle à midi ?
Un homme qui pense que ce qu’il ne comprend pas est malhonnêteLaisse le froid tranquille et ferme la porte, ça fera taire les oiseaux
Bon, je vais m’arracher les yeux et d’ici et de là et les jambes
Une fois, les Martinets frôlaient mes joues en sifflant
Une fois, c’était l’autre fois, c’était comme une caresse sauvageLes Arbres sont arrivés devant la lune, énorme borgne orange et muet
J’ai aimé et j’ai respiré j’ai fait la morte en pensant à mes Os qui souriaient
Pour une fois, j’étais vivante sans enfoncer mes ongles
Pour une fois, je pouvais avoir envie de mourirAllez viens, je suis déjà dans l’eau, le tourbillon approche
Les ombres sont vertes, les brûlures sont vertes
Je suis une toupie mouillée de la tête aux pieds qui brûle le soleil.
Une fois, j’ai respiréLa rumeur du bruit