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  Marie-Odile

On la dit débile     Elle ne sait que dire non
Elle n’a pas de mobile     Pour tourner en rond
Elle habite à l’asile     Elle voudrait sa maison
Dans une grande ville     Avec plein d’attractions

Elle n’est pas servile     Elle n’est pas docile
Pour le premier Avril     Elle a mangé du cochon
Un croche pied génétique     Des dents très agiles
Elle mord elle mutile     Ça lui fait des frissons

Marie-Odile, on l’appelle Odilon
C’est une imbécile, à tort ou à raison…

La belle Odilon n’est pas très gracile
Une cascade de mentons rejoint son triple nombril
On dirait un baril surmonté d’un ballon
Coiffée de persil trempé dans du goudron

Un sourire incivile     Des bras comme des jambons
Elle s'habille en bidonville     De la tête aux talons
C’est vrai que son profil     Exprime la satisfaction
Une icône trisomique     La Vénus des gloutons

Marie-Odile, on l’appelle Odilon
C’est une imbécile, à tort ou à raison…                                                                                     

Elle n’aime pas les idylles     Elle n’aime pas les garçons
Quand on danse elle jubile     Elle frémit d’émotion
Elle aime tous les styles     Mais surtout la boisson
Un Buddha tranquille     Qui fait la révolution

Simple d’esprit fertile     Dans sa tête de mouflon
Elle joue au croc’Odile     Une évasion subtile
L’araignée du plafond     Pendue au bout du fil
C’est une âme de reptile   Une erreur de réincarnation 

Marie-Odile, on l’appelle Odilon
C’est une imbécile, à tort ou à raison…